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Enquête sur une page Facebook qui met en scène des détenus des Baumettes

Les détenus s’exhibaient avec une liasse de billets de 50 euros à la main ou postaient des images de produits stupéfiants. La direction interrégionale de l’administration pénitentiaire a décidé, lundi 5 janvier, d’ouvrir des enquêtes administrative et judiciaire, à la suite de la révélation par le journal La Provence de l’existence d’une page Facebook intitulée « MDR o Baumettes », fermée depuis.
Selon Philippe Perron, le directeur de l’administration pénitentiaire de Marseille, la page a été publiée de « l’extérieur » de la prison, avec des clichés « remontés de l’établissement ». Son auteur, qui n’a pas encore été identifié, a retiré la page dès que « ça a commencé à se savoir ».

« LA PRISON N’IMPRESSIONNE PLUS »

La page Facebook a suscité la colère de plusieurs syndicats de surveillants de prison. Dans un communiqué, le Syndicat pénitentiaire des surveillants non gradés (SPS) a déploré la circulation de ces photos sur les réseaux sociaux, notamment « plusieurs selfies de détenus en train d’exhiber leurs muscles, se montrant avec des liasses de billets, ou avec des stupéfiants ainsi que des téléphones portables », autant d’objets prohibés en détention.

Le SPS réclame « une fouille générale du centre pénitentiaire de Marseille ; l’apport d’effectifs de surveillants ; l’abrogation de l’article 57 de la loi pénitentiaire de 2009 [qui interdit la fouille systématique après les parloirs] et le désencombrement des cellules en détention ».

Thierry Serran, de l’UFAP-UNSA justice (Union fédérale autonome pénitentiaire - Union nationale des syndicats autonomes), a, quant à lui, dénoncé « le manque de moyens », avec un déficit d’une soixantaine d’agents sur cet établissement. « La prison n’impressionne plus, les détenus ont plus peur des règlements de comptes », a-t-il déclaré.

De son côté, le Front national a dénoncé dans un communiqué une « page Facebook de la honte ». « Les faits (...) sont d’une extrême gravité [et] exposent au vu et au su de tous les violations quotidiennes et massives du règlement intérieur de la prison », assure-t-on.

1 800 DÉTENUS POUR 1 200 PLACES

M. Perron a affirmé que « des fouilles sectorielles », notamment auprès d’individus reconnaissables sur les photos diffusées, ont permis de « retrouver certains des objets présentés » ; « 700 à 800 téléphones portables » ont été saisis l’an passé, a-t-il poursuivi, preuve selon lui à la fois de « l’efficacité des fouilles » et du niveau d’activité des trafics.

D’après le directeur de l’administration pénitentiaire de Marseille, « il existe aujourd’hui des téléphones en matière indétectable par les portiques de sécurité », et « le brouillage des communications » se heurte à l’évolution des technologies comme « le passage à la 4G ».

Depuis 2013, après un rapport alarmant du contrôleur général des lieux de privation de liberté, de lourds travaux ont été entrepris à la prison marseillaise des Baumettes. Ils devraient se poursuivre jusqu’en 2016, selon le ministère de la justice. Le centre pénitentiaire des Baumettes accueille actuellement 1 800 détenus pour 1 200 places.

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