En application des recommandations de la Conférence de Consensus (2002) relative aux traitements des auteurs d’agressions sexuelles (AVS), nous avons mis en œuvre des groupes de parole pour des AVS incarcérés en maison d’arrêt. La description du dispositif et l’étude d’un cas clinique nous permettront de porter l’accent sur le processus qui permet, après une période de déni, d’approcher plus en détail l’acte commis, d’aborder sa place dans l’histoire du sujet et d’évoquer la victime sur un mode moins « persécutoire ». Nous mettrons en évidence l’importance des failles narcissiques, que compense l’enveloppe groupale, et le repérage des facteurs de vulnérabilité déclenchant le passage à l’acte. Ce travail entre dans le cadre de la prévention de la récidive des violences sexuelles et a pour ambition de rendre possible pour les participants de ce groupe l’amorce d’un travail psychothérapeutique à long terme.