Libérés

Cyril, Francis et Franck viennent tous les trois de purger leur peine. Après la prison, chacun doit tenter de refaire sa vie, composer avec son passé et se construire un avenir, une nouvelle identité. Pourtant, les obligations à l’égard du systéme judiciaire sont nombreuses, et le risque de voir son sursis, sa mise à l’épreuve ou même sa liberté reperdue au moindre manquement ou dérapage pèse lourd dans l’esprit de chacun d’entre eux. Les conditions de vie, elles aussi, sont loins d’être toujours évidentes : Frank est obligé de cohabiter avec sa mère, Francis doit se contenter d’une chambre exigue dans un hotel désuet et Cyril d’un hébergement précaire où on a réussi à le « caser », en bref des circonstances qui ne changent guére de la vie dans une cellule de prison. Enfin, le jugement des autres n’est clairement pas facile à assumer. Entre les lignes ou au travers d’un silence souvent pesant, on perçoit le malaise et les difficultés de ces hommes, qui cherchent à trouver leur place, à nouveau, dans la société. Chemin faisant, ils doivent tourner le dos à leur vie passée, et à ce qu’ils en gardent comme souvenirs et blessures, et avancer vers un avenir fragile et incertain. Un peu comme pendant les cours de natation de Francis, il faut essayer de ne pas couler, se faire confiance, ne pas se laisser submerger par l’attraction du fond ou le découragement. Le réalisateur a suivit nos protagonistes pendant de longues périodes pour témoigner de cette lente reconstruction d'eux-mêmes. Avec pudeur et respect, il nous offre en partage quelques moments de leur vie et nous invite à saisir la précarité sociale et individuelle qui entoure la réinsertion.