L’émergence de savoirs scientifiques à la fin du XIXe siècle accompagne la décision politique et affirme l’équilibre fragile de l’État républicain. Dans le domaine pénal, la Société générale des prisons (1877) à la suite de la Société royale des prisons (1819), s’intéresse à la prison, à la réforme pénale fortement liée à la question sociale. Appuyée sur sa revue, les congrès internationaux, le dynamisme de ses membres réformateurs sociaux actifs, la SGP construit un savoir expert, « la science pénitentiaire ». Dans cet article, nous nous attacherons aux origines réformatrices d’une science pénitentiaire, aux vecteurs de la construction et de la circulation de ce savoir expert, ainsi qu’à ses usages et effets. La science pénitentiaire sera particulièrement féconde dans la production d’une politique pénale forte, et va devenir un savoir qui fonde le politique, une science de gouvernement.
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