Sur la base d’un corpus d’entretiens réalisés avec des jeunes Brésiliens soumis à la mesure de liberté assistée, cet article interroge les contours du gouvernement de la délinquance juvénile propre aux mesures dites « en milieu ouvert » : quelles sont les formes d’adhésion ou de résistance au « gouvernement par la parole » qui prédomine dans ces mesures ? Quelle est la place de la confiance, du mensonge, ou de la réflexivité au sein des échanges verbaux entre jeunes et professionnels ? Nos analyses montrent que le contrôle flexible et individualisé qui caractérise ces mesures produit des formes d’inégalités singulières, intrinsèquement liées aux capitaux détenus par les jeunes et à leur trajectoire institutionnelle antérieure.