En mer, lorsqu’un bateau sombre et qu’on met les chaloupes à la mer, une règle ancienne commande qu’on sauve « les femmes et les enfants d’abord ! ». Le même type de raisonnement invite à ne pas s’attaquer à plus petit que soi, et à ne jamais frapper une femme, « même avec une fleur ».
Depuis l’abolition de la peine de mort, la prison est devenue le plus sévère et le plus violent des dispositifs de coercition légaux dans les pays d’Europe. Comme celui des jeunes, l’emprisonnement des (…)
Chaque année, plus de cent mille femmes sont mises en cause pour des faits délictueux ou criminels. Plus de deux mille séjournent en prison. Qui sont-elles ? Comment en sont-elles arrivées à se mettre en marge de la société ? Pour quels actes ? Dans quelles conditions vivent-elles l’emprisonnement ?
Journaliste à La Provence (Marseille), Christel Trinquier les a rencontrées, sur leur lieu de détention ou à l’issue de leur peine. Elle leur a donné la parole. Leurs témoignages sont directs, (…)
Les enfants sont les premières victimes de l’incarcération de leurs parents. En effet, cet emprisonnement consécutif à un délit, à un crime, parfois à une agression sur l’enfant lui-même, a pour conséquence de disloquer le cadre familial. Depuis une quinzaine d’années, des professionnels ont milité, notamment au sein des relais enfants-parents, pour que les enfants de parents incarcérés bénéficient du droit - reconnu dans la Convention internationale des droits de l’enfant - de vivre avec (…)
La récidive et l’incarcération des mineurs sont au cœur de l’actualité. Pendant un an, Léonore Le Caisne a arpenté le quartier des mineurs du Centre de jeunes détenus (CJD) de Fleury-Mérogis, o๠sont incarcérés, selon les périodes, entre 50 et 100 adolescents. L’ethnologue décrit et décrypte le bruit, la circulation, les attitudes, les échanges et plus généralement les relations que les jeunes établissent entre eux et avec l’encadrement ou les détenus adultes. Elle montre comment les (…)
La prison est invisible. Elle ne livre que des visions partielles, partiales, parcellaires, des rognures d’instants élargies par de fausses cohérences. Et c’est sans doute là le surprenant mérite de cet ouvrage : il nous rappelle que "dire" ou que "voir" la prison demande que l’on associe nos sensations, nos expériences, nos règlements et nos poésies, nos lois et nos vécus, que l’on se sente humble dans cette tresse d’histoires et d’anecdotes qui seule peut nous livrer la poésie secrète (…)
àŠtre surveillant de prison aujourd’hui, c’est non seulement remplir une mission de garde ou de contrôle des détenus mais c’est surtout assumer au quotidien un accompagnement socio-éducatif des détenus. La dimension relationnelle constituant le coeur de cette fonction, l’agent pénitentiaire est (ou sera) désormais appelé à étendre son champ de travail hors-les-murs de la prison, notamment dans le cadre des mesures alternatives. Dans cette perspective, la formation initiale du surveillant de (…)
Les prisons se sont récemment ouvertes aux chercheurs et c’est là un indice de démocratisation qu’il faut apprécier. Lieu de souffrances, de tensions et de revendications, la prison reste néanmoins une institution stigmatisante qui concerne un nombre croissant de personnes, pour des durées de plus en plus longues. Soumises à des missions mal définies ou contradictoires, elle est toujours l’objet de mul tiples interrogations.
Ce livre, qui s’appuie sur une des premières enquêtes (…)
Dans ce bref essai polémique, nourri par une solide expérience d’intervenant en prison, Nicolas Frize en fait la démonstration implacable : plus le motif du " sens de la peine " envahit le discours des hommes politiques et des représentants de l’institution judiciaire et pénitentiaire, moins ce sens apparaît dans la réalité de l’exécution des sanctions pénales.
En un temps o๠prévalent les approches sécuritaires des crimes et délits et de toutes les formes de " déviance ", et o๠(…)
La prison change-t-elle, peut-elle changer ? Constitue-t-elle une partie de la solution aux problèmes variés posés par la délinquance ? S’interrogeant sur la légitimité d’une institution qui, intra-muros, semble largement incompatible avec la dignité des individus, l’auteur suggère que les véritables réformes carcérales se feront par-delà les murs, par le réancrage des questions "des sécurités" au coeur d’une réflexion politique, d’un projet de société. L’auteur propose à travers un travail (…)
L’élan réformateur de l’après-guerre s’est traduit par une réelle amélioration des conditions matérielles de détention et par une reconnaissance nouvelle des droits des détenus.
Cependant, depuis 1975, la surpopulation carcérale a marqué les limites de ces progrès, de même que les conditions de détention maintes fois dénoncées, les délais d’exécution des peines souvent trop longs et l’inexistence d’un contrôle général externe des prisons.
Les dispositifs législatifs français récents (…)